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Le site de François-Xavier ROUX-DEMARE - Page 42

  • Liberté d'expression, liberté de la presse face aux caricatures de Mahomet - Quelques éléments juridiques de réfléxion

    En introduction, je souhaite tout d’abord rappeler que la liberté d’expression est un droit fondamental consacré par de nombreux textes nationaux, européens et internationaux. J’aimerai aussi souligné qu’il est un facteur permettant de juger de l’état démocratique d’une société ou d’un Etat. Il suffit d’indiquer que la naissance d’une dictature passe par la censure de la presse. De plus, je ravives le souvenir des nombreuses victimes (politiques, journalistes, citoyens…) qui perdirent la vie et qui la perdent encore aujourd’hui pour que tous puissent profiter de ce droit fondamental : la liberté d’expression.

    En revanche, il ne fait aucun doute que cette liberté d’expression se trouve encadrée. Selon moi, elle trouve ces limites à la frontière des autres libertés fondamentales. De même que la liberté des uns s’arrête la où la liberté des autres commence ; de même la liberté d’expression s’arrête là où débute la droit à la dignité, à la vie privée, à la présomption d’innocence…. De fait, chacun bénéficie de sa libre expression dans le respect des autres droits, eux-même protégés, comme l’est d’ailleurs la libre expression. Selon l’article 431-1 du Code Pénal, « - Le fait d’entraver, d’une manière concertée et à l’aide de menaces, l’exercice de la liberté d’expression, du travail, d’association, de réunion ou de manifestation est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 Euros d’amende. - Le fait d’entraver, d’une manière concertée et à l’aide de coups, violences, voies de fait, destructions ou dégradations au sens du présent code, l’exercice d’une des libertés visées à l’alinéa précédent est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 Euros d’amende ».

    Les autres libertés se trouvent elles-aussi protéger, à l’aide de différentes incriminations. Ce sont ces différentes incriminations qui limitent notre liberté d’expression. Donc, la liberté d’expression ne justifie pas : les diffamations ou les injures non publiques présentant un caractère raciste ou discriminatoire (art. R 624-3 et R 624-4 du Code Pénal), la provocation à une infraction (art. 121-7 du Code Pénal), provocation au suicide (art. 223-13 et s. du Code Pénal), provocation à s’armer illégalement (art. 412-8 du Code Pénal), … Il semble logique que la liberté d’expression ne puisse justifier des injures racistes, homophobes, les propos révisionnistes, etc. Malheureusement, sans entrer trop en profondeur (ce n’est pas le propos ici), on a assisté peut-être à une trop grande banalisation de violation de différents droits fondamentaux sous couvert d’information, de politique ou de questions commerciales. Par exemple, revenons sur les propos homophobes du député Vanneste condamné il y a quelques semaines…. Ou alors sur les multiples plaintes à l’encontre de différents journaux à scandales publiant des photos en violant purement et simplement la vie privée d’autrui…. Nous avons donc une certaine accoutumance à ces violations. Je pense sincèrement que la liberté d’expression doit être protégée mais ne doit pas non plus être un bouclier à la dérive.

    La question qui se pose alors…. Ces caricatures de Mahomet relèvent-elle du libre exercice de la liberté d’expression, ou sont-elles contraires à la législation française en vigueur ? Le Ministère des Affaires Etrangères a rappelé aux individus offensés par ces dessins qu’ils pouvaient porter plainte devant les juridictions. Notons que les plaintes déposées à l’étranger (Danemark) n’ont pas abouti. De premier abord, je pense sincèrement que de telles plaintes en France n’aboutiraient pas. Je peux me tromper. Je ne le souhaite pas car sinon nombreux comiques risquent d’être poursuivis et différentes émissions devront se censurer (Guignols de l’info). Attention, je n’avance pas que les comiques ou les émissions peuvent outre passer les limites qu’offre la liberté d’expression. Cependant, je ne pense pas que ces dessins caricaturales, ni même d’ailleurs les nombreux sketches de comiques ou autres interventions ironiques sur des personnalités soient illégales selon la législation française. Pour cela, il apparaît nécessaire de s’interroger sur les interdits que ne justifient pas la liberté de la presse. Il faut donc se reporter à la loi du 29 juillet 1881 qui encadre la liberté de la presse. Notons de suite que les moyens pris en compte sont multiples : discours, cris, écrits, imprimés, dessins, gravures, peintures, emblèmes, images (art. 23 de la loi)…. Sans reprendre tous les différents actes interdits, citons les interdictions : de provocation à commettre une atteinte volontaire à la vie, aux vols, aux extorsions, aux actes de terrorisme, à l’apologie de crime de guerre, les cris et chants séditieux, à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée (art. 23 de la loi), de contestation de l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité tels que définis dans l’article 6 du statut du Tribunal de Nuremberg (art. 24 bis de la loi), de l’offense au Président de la République (art. 26 de la loi), de la publication de nouvelles fausses, fabriquées ou falsifiées (art. 27 de la loi), allégation portant atteinte à l’honneur (art. 29 de la loi), de diffamation commise envers un particulier (art. 32 de la loi) ou d’injure (art. 33 de la loi). Voici de nombreux exemples d’interdictions faites à la presse ou à toute personne envisageant une diffusion par quelques moyens que se soient. Je ne fais que les citer rapidement : une étude approfondie serait fastidieuse et sans intérêt en l’espèce.

    En revanche, je vais m’attacher un peu plus à deux de ces exemples.

    Tout d’abord, l’interdiction de l’offense au Président de la République prévue à l’article 26 de la loi. Cet article interdit l’offense, c’est-à-dire « tout fait commis par l’un des moyens énoncés dans les art. 23 (et 28) de la loi, comportant une expression offensante ou de mépris, toute imputation diffamatoire, de nature à atteindre le Président de la République dans son honneur ou dans sa dignité » (Crim. 31 mai 1965 : Bull. Crim. N° 146).

    Prenons désormais l’article 29 de la loi qui interdit « toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé est une diffamation ». Cet article offre une jurisprudence abondante qui permet de définir plus précisément les limites de la critique humoristique et de la caricature. Le droit de libre critique cesse devant les attaques personnelles ou le dénigrement gratuit. Selon un arrêt du 9 décembre 1992, « ne caractérisent pas la diffamation les propos exprimés sous forme ironique, dès lors qu’ils n’excèdent pas la limite du libre droit de critique ». L’imputation de laxisme ou d’incompétence dans le cadre d’une politique d’ensemble envers un homme politique est possible. La critique historique est possible dans ces mêmes conditions.  « Les discussions, polémiques ou satires politiques cessent là où commencent les attaques personnelles » (Crim. 16 décembre 1986 : Bull. Crim. N° 374). Concernant les journalistes, ils doivent respecter la présomption d’innocence, la réputation d’autrui, etc., avec un devoir d’honnêteté intellectuel, de vérification, de prudence et de réserve dans l’expression. Concernant les humoristes ; « si le genre satirique n’exclut pas la recherche d’une éventuelle intention malveillante, exclusive de la bonne foi, on ne peut, par contre, exiger de l’humoriste, la prudence dans l’expression de sa pensée ou de l’objectivité dans sa démarche ; l’excès est la loi du genre, et l’artiste n’est pas tenu au même souci d’information exacte et de respect de la vérité que le journaliste » (Trib. Correct. Paris 9 janvier 1992). « L’auteur d’un article manifestement diffamatoire peut revendiquer le bénéfice de la bonne foi, dès lors que l’objectif qu’il s’est fixé de faire rire le lecteur est légitime et apparaît clairement à la lecture de l’article » (Trib. Correct. Paris 16 février 1993). Bien sûr, le caractère diffamatoire est retenu à l’encontre de l’humoriste qui profère des propos diffamatoires ou critiques personnellement à l’encontre d’un individu.

    Voici de multiples illustrations permettant de percevoir les limites accordées à la liberté d’expression.

    Au sujet de la communication audiovisuelle, la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 s’attache à la liberté de communication. Selon son article 1er, « La communication audiovisuelle est libre. L’exercice de cette liberté ne peut être limité que dans la mesure requise, d’une part, par le respect de la dignité de la personne humaine, de la liberté et de la propriété d’autrui, du caractère pluraliste de l’expression des courants de pensée et d’opinion et, d’autre part, par la sauvegarde de l’ordre public, par les besoins de la défense nationale, par les exigences de service public, par les contraintes techniques inhérentes aux moyens de communication, ainsi que par la nécessité de développer une industrie nationale de production audiovisuelle ».

    Pour conclure :

    A moins de prouver le caractère malveillant des auteurs des caricatures agissant dans le but de porter atteinte aux musulmans ; il apparaît que l’on peut tendre vers la jurisprudence retenant la bonne foi fondée sur la volonté de faire rire.

    Soulignons de nouveau que les humoristes ne sont pas tenus aux même obligations que les journalistes. Ces derniers se doivent de respecter des conditions plus strictes.

    Concluant en marquant le fait que tout individu a droit à la liberté d’expression, mais aussi au devoir de respecter ce droit.

     

    (Mise en garde : Je me suis basé uniquement sur des textes juridiques pour exposer ce point de vue: articles du code pénal et lois. Je ne suis pas spécialiste des infractions de presse) .

     

  • Caricatures de Mahomet suite....

    L'affaire des caricatures prend de l'ampleur de jour en jour:

    D'un côté:

    - colère des musulmans,

    - appel au boycott,

    - attaque de centre culturel ou d'ambassades,

    - critiques faites à l'encontre de ces caricatures.....

    De l'autre:

    - liberté d'expression,

    - liberté de la presse,

    - incompréhension face à de telles réaction pour quelques dessins....

     

    Voici le dernier communiqué des Affaires Etrangères françaises:

     


    (Sur l'affaire des caricatures, il y a beaucoup d'émotion et de manifestations dans le monde arabe et musulman, je voudrais savoir si vous avez pris des mesures pour renforcer la sécurité des ambassades et consulats français ou inciter les ressortissants français vivant dans ces régions à prendre des mesures de sécurité particulières ?)
    Comme d'habitude, nous veillons à la sécurité de nos ressortissants et à la sécurité de nos installations diplomatiques et consulaires en prenant en compte tous les éléments de contexte.

    (Quelle est la position de la France sur d'éventuels appels au boycott de produits européens ?)
    De façon générale, nous considérons qu'il y a la liberté de la presse qui s'exerce dans le cadre des lois de la République. Nous considérons en même temps que cette expression doit se faire dans le respect des croyances et des convictions religieuses et ne pas blesser les individus dans leurs croyances ou leurs convictions religieuses. Comme le ministre l'a dit ce matin, nous souhaitons que l'apaisement prévale et que l'on évite une escalade.
    Nous sommes tout à fait ouverts au dialogue avec tous ceux qui le souhaiteraient et en particulier avec tous les pays de la région. Nous avons reçu hier au Quai d'Orsay les ambassadeurs des pays arabes pour avoir avec eux un échange de vues sur ces questions. Pour répondre à votre question sur le boycott, nous pensons qu'un tel boycott ne ferait que nourrir l'escalade que nous refusons.

    (Pouvez-vous nous dire un peu plus en détail quel était la teneur du message que vous avez essayé de transmettre aux ambassadeurs arabes et si tous les ambassadeurs étaient là ou bien une délégation de ces ambassadeurs ?)
    A ma connaissance, tous les ambassadeurs arabes étaient là. Vous connaissez le message. Je vous renvoie au communiqué que nous avons publié avant-hier. Ce communiqué rappelait ce que je viens de dire, c'est-à-dire à la fois la liberté de presse et d'expression et, en même temps, le respect des croyances et des convictions religieuses.
    Les ambassadeurs arabes ont accueilli très favorablement l'initiative de cet échange de vues et se sont engagés à le rapporter dans leurs capitales. La rencontre a fait apparaître le même souci, du côté des ambassadeurs arabes, d'éviter une escalade, un souci d'apaisement et de dialogue.


    (Combien d'ambassadeurs étaient-ils présents ?)
    Tous les pays arabes étaient représentés.

    (A quel niveau ont-ils été reçus ?)
    Le ministre étant en déplacement, ils ont été reçus par des hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères.

    (Au sujet de la grenade lancée aujourd'hui à Gaza contre le Centre culturel français, avez-vous été en contact avec l'Autorité palestinienne ?)
    Notre consulat général à Jérusalem suit la situation de très près et a tous les contacts utiles, y compris bien sûr avec l'Autorité palestinienne.

    (Avez-vous demandé des mesures particulières de sécurité de la part des autorités locales ?)
    Nous avons pour politique de ne pas détailler les mesures de sécurité que nous mettons en place, mais nous veillons à prendre toutes les mesures de sécurité nécessaires pour que la vie de nos ressortissants ou de ceux qui travaillent dans nos établissements ne soit pas mise en péril.

    (Le problème des caricatures est un problème extérieur mais également un problème intérieur, étant donné qu'il y a une grande communauté musulmane vivant en France, cinq ou six millions, d'après les chiffres.
    Pensez-vous que les autorités françaises vont trouver l'occasion au niveau politique pour faire passer un message aux musulmans français ?)

    D'une façon générale, quand nous avons dit avant-hier qu'il fallait être très attentif au fait de ne pas blesser les individus dans leurs convictions religieuses ou dans leurs croyances, cela s'adressait à tous, y compris à ceux qui se trouvent sur le territoire français et qui ont pu, d'une façon ou d'une autre, être blessés dans cette affaire. Vous avez vu que les communautés religieuses en France se sont exprimées, y compris le recteur Boubakeur qui est le président du conseil français du culte musulman.. Il y a des contacts très fréquents entre les autorités françaises et les autorités religieuses. Je me souviens que le recteur Boubakeur avait accompagné le ministre en Egypte lors de son déplacement. Les contacts existent donc de façon permanente.

    (Je ne sais pas si cela est du ressort du ministère des Affaires étrangères, mais ne serait-il pas opportun de revoir la loi Gayssot afin d'englober les atteintes aux croyances religieuses ?)
    Cette question dépasse de beaucoup mes compétences. Vous connaissez le cadre législatif. En matière de liberté de la presse, c'est la loi de 1881 qui a été amendée. Elle affirme dans son article premier le principe de liberté de la presse. D'autres articles sont intéressants à lire, notamment les articles 23 et 24. Ce cadre législatif vaut pour tout le monde.
    La question de savoir s'il faut le modifier dépasse de beaucoup mes compétences.

    (Vous avez énoncé deux principes, celui de la liberté de la presse et celui du respect des croyances. Dans l'affaire qui nous préoccupe, les caricatures dont il est question heurtent-elles le principe du respect des croyances ?)
    C'est une affaire d'appréciation. Nous ne faisons que rappeler ces deux principes, ensuite, c'est à chacun de dire la façon dont il ressent les choses. Nous constatons que des personnes se sont estimées blessées dans cette affaire. Comme je l'ai dit, il y a aussi des voies juridiques qui permettent éventuellement d'engager des recours, cela a été rappelé par le ministre. Les individus ou les personnes qui s'estimeraient blessées ou attaquées dans cette affaire ont la possibilité d'utiliser ces voies de recours. Je ne fais que les rappeler, il ne m'appartient pas de me prononcer sur l'opportunité de tels recours.

    JE VOUS DEMANDE DE NOUVEAU CE QUE VOUS INSPIRE CETTE AFFAIRE.....  INCOMPREHENSION OU COLERE ENVERS LES CARICATURES OU LES REACTIONS DU MONDE MUSULMAN......

    SELON VOUS, QUELLE POSITION DOIT PRENDRE LA FRANCE, ATTACHEE AUX DROITS DE L'HOMME DONT LA LIBERTE D'EXPRESSION FAIT PARTIE INTEGRANTE???

  • Caricatures de Mahomet

    Le quotidien danois Jyllands Posten a publié dans son journal, fin septembre, douze dessins satiriques représentant le prophète Mahomet. Les pays arabes ont évoqué leur indignation. Cette publication a suscité un véritable tollé. Les musulmans se sont sentis humiliés par ces caricatures.

    Dans nos sociétés où la caricature semble coutume - notons que le Président de la République ainsi que l'ensemble de la classe politique française, les politiciens étrangers, ainsi que le Pape; sont soumis aux caricatures satiriques de comiques ou marionnettes - la réaction des pays arabes peut nous étonner.

    Les journaux occidentaux ont rapidement pris partie en la matière. Plusieurs ont à leur tour publié des caricatures de Mahomet. La liberté d'expression et la liberté de la presse justifient cette possibilité.  Cependant, après la publication de ces caricatures par le quotidien France Soir, Jacques Lefranc a été limogé de sa fonction de président et directeur de la publication. Ces caricatures lèvent donc aussi dans les pays occidentaux des interrogations.

    Voici les deux derniers communiqués du Ministère des Affaires étrangères:

    01 Février 2006:

    (Comment est-ce que vous jugez la décision de l'hebdomadaire France-Soir de publier les caricatures du prophète Mahomet ?)
    Les caricatures publiées ce jour dans France-Soir n'engagent que la responsabilité du journal qui les a publiées.
    Le principe de liberté de la presse, que les autorités françaises défendent partout dans le monde, ne saurait être remis en cause. Il doit s'exercer dans un esprit de tolérance et dans le respect des croyances et des religions.
    (Est-ce que vous avez eu des réactions des pays arabes sur cette publication ? Est-ce que vous avez renforcé les mesures de sécurité dans les ambassades françaises de ces pays ?)
    Je n'ai pas connaissance de réaction à cette publication.
    (Est-ce que vous avez eu des contacts avec des ambassadeurs des pays du Moyen-Orient et du Maghreb à la suite de la publication des caricatures du prophète Mahomet à la une de France-Soir ? Est-ce que des mesures ont été prises ?)
    Nous avons avec ces pays, tant à Paris qu'à travers nos ambassades, un dialogue permanent qui permet d'aborder toutes les questions.

    02 Février 2006:

    Je vous rappelle le communiqué que nous avons diffusé hier soir:
    Début de citation : "Un quotidien français a repris des caricatures publiées dans la presse danoise.
    La France est un pays de respect et de tolérance attaché à la liberté d'expression.
    Elle condamne tout ce qui blesse les individus dans leurs croyances ou leurs convictions religieuses." Fin de citation.
    (Quelle est votre réaction aux menaces proférées par deux groupes armés palestiniens de "prendre pour cible" tout Français dans la bande de Gaza et en Cisjordanie après la publication dans la presse de caricatures du prophète Mahomet ? Des mesures particulières vont-elles être prises pour assurer la sécurité des Français dans les Territoires ?)
    Je vous renvoie à ce que nous avons dit hier à propos de cette affaire.
    Nous veillons en permanence à la sécurité de nos ressortissants, en particulier dans les régions qui présentent des risques.
    Je vous rappelle que le site "Conseils aux voyageurs"
    recommande déjà aux ressortissants français, depuis plusieurs mois, de ne plus se rendre dans la bande de Gaza.
    (Est-ce que la France a reçu des protestations de gouvernement de certains pays islamiques après la publication des caricatures du prophète Mahomet hier dans "France Soir", et si oui qu'a répondu la France face à ces protestations ?)
    Je n'ai pas connaissance de protestations officielles.
    Nous entretenons avec les pays de la région des relations étroites et un dialogue permanent, tant à Paris qu'à travers nos ambassades, qui permet d'évoquer toutes les questions.

    Notons que dans plusieurs pays arabes ou du Proche Orient, des appels à la mort de français, norvégiens ou de danois ont été lancé. Des drapeaux tricolores ont aussi été brûlés. 

    JE VOUS DEMANDE DONC VOTRE AVIS SUR CE SUJET. PEUT ON CONSIDERER QUE TOUS LES SUJETS ET TOUS LES INDIVIDUS PEUVENT ETRE SOUMIS A CARICATURE OU PARODIE??? LA LIBERTE D'EXPRESSION PEUT ELLE JUSTIFIER CECI??? LA REACTION DE CES PAYS N'ETAIT ELLE PAS LARGEMENT DEMESUREE???

     

     

  • Dysfonctionnements de Legifrance

    Lorsque je fais quelques recherches, j'utilise parfois www.legifrance.gouv.fr . Cependant, il connaît souvent quelques défauts.

    Selon ce que vous recherchez comme législation ou comme documents, je tenais simplement à vous indiquer quelques sites intéressants où vous pourrez retrouver des textes européens [par exemple les traités constitutifs de la Communauté Européenne ou de l'Union Européenne dans leur version d'origine (la version consolidée se trouve biensûr sur les sites européens)] ou des rapports nationaux.

    Vous me direz, on peut aller sur tous les sites officiels des pays européens.... cependant, il est préférable de pratiquer l'anglais ou la langue du pays. En revanche, on ne pense pas aux pays francophones. Donc pour vos recherches, pensez à aller sur les sites belges ou luxembourgeois qui proposent des versions multilingues (dont le français!) de leur site:

    http://www.legilux.public.lu/index.html?SID=2151efa466d2bebdb132649ced7e399c

    http://www.just.fgov.be/index_fr.htm

    http://www.senat.be/www/webdriver?MIval=index_senate&M=1&LANG=fr

    Ce ne sont que quelques exemples...

    Il existe d'autres sites intéressants. On ne pense pas forcément à regarder les travaux à l'étranger...

    Bonne recherche.

  • Comité européen de lutte anti-drogues CELAD

    Cette institution fut créée en novembre 1989 sur proposition française, dans le cadre d'un Conseil des Ministres européens. Bien que créé dans un cadre européen, elle résulte de la coopération intergouvernementale (nous ne sommes qu'en 1989).

    Elle permettra de renforcer la coopération dans la lutte contre les stupéfiants sous toutes ses approches: sanitaire et sociale, répressive et internationale. Cette institution sera à l'origine de la création de l'Observatoire Européen des Drogues et des Toxicomanies.

    Elle sera remplacée en 1997 par le GHB Groupe Horizontal drogue.

    Cette institution est assez méconnue et la documentation relative à sa création et son action très limitée. J'ai eu quelques difficultés à obtenir des informations. Cependant, je possède quelques références. Si vous cherchez quelques renseignements sur cette institution, contactez-moi. A l'inverse, si vous détenez des informations intéressantes, n'hésitez-pas.

     

  • Google vs/ Gouvernement Américain

     

                                                                                  VS/

     

     

    Le gouvernement américain a demandé au moteur de recherche Google de lui fournir la liste d'un million de sites web visités à travers le moteur. Cette mesure vise à l'application d'une loi de 1998 sur la lutte contre la pornographie, notamment la pornographie infantile.

    Google se refuse à coopérer  justifiant son attitude par la liberté d'expression ainsi que vis-à-vis de ses clients. D'autres moteurs n'auraient pas tentés de s'opposer au gouvernement américain. AOL et Yahoo auraient déjà fournis les listes... 

    Je suis tout à fait d'accord pour agir contre la pornographie infantile. D'ailleurs, une position inverse apparait complétement impossible. Cependant, je ne suis pas convaincu de l'intérêt pour le gouvernement américain d'avoir ces listes de sites web pour lutter effiaccement contre ce grave problème. La lutte contre cette criminalité demande une action minutieuse et délicate, non un fichier étendu de sites et d'internautes.

    De plus, compte tenu des différents dérapages du gouvernement américain, la volonté d'obtenir ces listes me semble être un nouveau moyen détourné pour décrypter les agissements des citoyens américains et étrangers. Les dérives peuvent être nombreuses, comme par exemple la possibilité de répertorier les sites web à caractère homosexuel ou tout simplement les internautes de sites pornographiques (quelqu'ils soient) dans une amérique puritaine.

    Il semble nécessaire de rappeler un principe fondamental: LA LUTTE CONTRE LA CRIMINALITE NE PEUT PAS PASSER PAR LA VIOLATION DES DROITS FONDAMENTAUX DE L'HOMME.  Malheureusement, il semble que sous couvert de la lutte contre certaines criminalités (notamment le terrorisme), des pays occidentaux remettent au goût du jour violations de la vie privée, utilisation de la torture, etc.... Cette remarque vise les Etats-Unis mais pourrait aussi être faite à l'encontre de certains pays européens à l'image du Royaume-Uni. Il est nécessaire d'^ter attentif et réactif à l'encontre de ces pratiques....

  • Audition des avocats de l'affaire d'Outreau et première proposition de loi

    Hier, la Commission d'enquête sur l'affaire d'Outreau a pu entendre les avocats des accusés de l'affaire. Ces débats étaient retransmis en direct sur la chaîne de l'Assemblée Nationale LCP. Ils ont chacun à leur tour indiqué les dysfonctionnements qu'ils ont connu dans cette affaire, ainsi que les difficultés qu'ils connaissent pour accomplir leur tâche en général. Ils ont proposé parfois des idées ou des pistes de réforme. Parmis les nombreuses critiques, on peut indiquer tout d'abord que le juge d'instruction Burgaud a de nouveau été largement mis en cause pour son attitude dans l'instruction de ce dossier. Cependant, les avocats ont largement étendu leurs critiques à l'ensemble de la procédure pénale, notamment: la critique du rôle dit "d'alibi" de l'avocat pendant la garde à vue qui n'a pas connaissance du dossier et n'a aucune marge de manoeuvre; fortes critiques à l'encontre des chambres de l'instruction qui (selon les propos) ne font que confirmer les décisions du juge d'instruction sans réelle vérification; diminution progressive des droits de l'accusé......

    On remarque que les conséquences de cette affaire ne se sont pas laissées attendre longtemps: une proposition de loi a été déposée pour réformer le juge de l'instruction, le supprimant pour le voir remplacer par le juge de  l'enquête:  http://www.assemblee-nationale.fr/12/pdf/propositions/pion2659.pdf .

    Je pense sincèrement qu'il est nécessaire de prendre son temps pour une telle réforme et surtout bien réflechir aux différentes possibilités. Il ne faut pas de nouveau se hâter dans une réforme car la pression médiatique et politique (élections en vue) favorise un besoin d'agir. D'autant que l'on remarque que les positions et les propositions fleurissent dans tous les sens:

    - suppression du juge d'instruction sans remplacement

    - réforme des pouvoirs  du juge d'instruction vers plus de pouvoirs judiciaires (Professeur Mireille DELMAS-MARTY)

    - réforme des pouvoirs du juge d'instruction vers plus de pouvoirs d'enquête

    Toutes ces directions modifient considérablement la fonction même de cette autorité. Une telle modification ne doit pas se faire dans la précipitation. D'ailleurs, il me semble que cette précision a été rappelée par un des accusés lors de son audition devant la Commission...

  • Mise en accusation du Juge Burgaud

     

    J'espère que vous me pardonnerez le jeu de mot...

    Aujourd'hui, vous avez peut-être suivi les débats devant la Commission d'enquête sur l'affaire d'Outreau où les victimes de l'erreur judiciaire se sont exprimées, débats retransmis en direct sur la chaîne parlementaire LCP. Actuellement, les débats sont de nouveau retransmis.

    Chacun raconte son récit....  interrogatoire devant le juge, fouille des jardins, détention provisoire, décès de la mère d'un des accusés, des incompréhensions comme le refus du placement chez un parent mais le placement dans de la famille où plusieurs enfants habitent la maison, tentatives de suicide, dépression, perte de sa famille ou de son emploi....

    Tous accusent l'instruction faite à charge par le juge d'instruction Fabrice Burgaud, qui aurait créé le dossier. Les propos sont parfois violent, rendu responsable de la mort de la mère d'un des accusés. L'institution judiciaire apparait moins mise en cause que le juge lui-même. Un témoignage évoque que le juge reste un homme faillible, ajoutant que le juge Burgaud n'a pas failli mais créé le dossier...

    La suite des débats se poursuivra tout d'abord avec les avocats des accusés d'Outreau dès ce jeudi, puis avec le témoignage du juge devant la Commission d'enquête début février. Celui-ci s'est dejà exprimé dans le journal L'Express (http://www.lexpress.fr/info/societe/dossier/pedophilie/dossier.asp?ida=436637), où il explique qu'il a fait son travail. Il indique notamment que d'autres juges sont intervenus dans le dossier: "Des collègues font état d'une soixantaine de magistrats. Ce que je sais, en revanche, c'est que, pendant la période où j'ai instruit, je n'étais pas seul à étudier le dossier. Les membres du parquet, les juges des libertés et de la détention et les magistrats de la chambre de l'instruction de la cour d'appel ont eu, à de nombreuses reprises, à connaître de ce dossier". Concernant des excuses à présenter, il répond: "Aujourd'hui, je trouve que ce serait la solution de facilité pour moi de présenter des excuses, comme si cela pouvait permettre d'occulter une discussion sur d'éventuelles responsabilités. Ce sera au Conseil supérieur de la magistrature de dire si des fautes ont été commises, quelles sont ces fautes et à qui elles sont imputables". Ce refus de s'excuser est d'ailleurs ressenti comme un affront, voire la dernière humiliation possible. 

    A suivre...

  • Révocation d'un proviseur homosexuel et blogueur

    Il semble que l'information se diffuse comme une traînée de poudre.....

    Averti par un commentaire, j'ai surfé sur différents blogs et nombreux reprennent l'information.

    Un proviseur homosexuel a été révoqué car il animait un blog sous le pseudo de Garfield, parlant tant de sa fonction que de mode vestimentaire. On lui reprocherait des débordements pornographiques sur son blog, ce qui semble largement démenti (cela correspondrait en fait aux commentaires posés et de fait aux liens de recherche). Notons que malgré la fermeture du blog, des archives existent ici et là.

    Un post original a été posé par Eolas dont voici le lien: http://maitre.eolas.free.fr/journal/index.php?2006/01/18/272-lettre-a-gilles

    Voir aussi par exemple pour le récit de l'affaire: http://fr.news.yahoo.com/16012006/202/revocation-d-un-proviseur-qui-tenait-un-blog.html

    Alors que l'Education Nationale doit faire face aux critiques récentes du fait de sa non-action face aux menaces reçues par l'enseignante agréssée (malgré le rapport de l'inspection générale indiquant qu'aucune faute n'a été commise, plusieurs dénoncent le mutisme de coutume de l'Education Nationale  en la matière), il apparaît que la sanction infligée à ce proviseur soit démesurée. Entre démesure et inaction, les conséquences restent dramatiques.

    L'affaire reprise dans les médias et sur de très nombreux blogs risque de prendre rapidement une tournure politique.

    Atteinte à la liberté d'expression, amalgame entre homosexualité et pornographie........

    A suivre....

    Je voudrais simplement faire remarquer une petite chose au passage: "Ce sont des enseignants de l'établissement, qui, à la recherche de blogs d'élèves critiquant leurs professeurs, sont tombés sur celui de leur proviseur et ont prévenu leur hiérarchie, a précisé le ministère"... je mets juste en garde élèves et étudiants pour éviter une chute de leurs notes...

     

  • Connaissez-vous les Iles Clipperton et les Iles Eparses

    (Iles Clipperton)

    Il y a quelques jours, je regardais l'Atlas de mon agenda.... En parcourant la carte du monde, j'ai remarqué une petite inscription "Iles Clipperton". Ce qui m'a étonné, c'est l'inscription "France" entre parenthèse sous le nom de cette île. Je ne connaissais pas l'existence de cette île française.

    On apprend dès le collège le statut des Départements d'Outre-Mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane Française, Réunion), des Territoires d'Outre-Mer  (Wallis et Futuna, Nouvelle-Calédonie, Polynésie-Française et les Terres australes et antarctiques françaises: Archipel des Crozet, les îles Kerguelen ou îles de la Désolation, Nouvelle-Amsterdam ou Amsterdam et Saint-Paul, et la Terre Adélie)  et les collectivités territoriales (Saint-Pierre-et-Miquelon, Mayotte). Cependant, je n'avais jamais entendu parlé de cette île. Après quelques recherches, j'ai découvert que cette île, qui possède une histoire,  n'habite que des crabes et des oiseaux. Dans mes recherches, j'ai découvert l'existence des Iles Eparses qui n'accueillent que très peu d'habitants....

    Les Iles Clipperton et les Iles Eparses font partie du domaine public de l'Etat, c'est-à-dire qu'elles sont des propriétés de l'Etat, la plupart réserves écologiques, réservées (sauf autorisation) aux militaires et aux scientifiques qui les habitent.

    Iles Clipperton:  6 km², 0 hab/km²,  territoire administré par le Haut-Commissaire de la Polynésie française.

    Iles Eparses:  désigne les cinq îles françaises dans le Canal du Mozambique et dans l'Océan Indien :    1/ Bassas da India (1 km² et inhabité)   2/ Europa (28 km², 15 hab. soit 0.5 hab/km²)  3/ les îles Glorieuses  (5 km², 15 hab. soit 5 hab/km²) 4/ Juan de Nova  (4 km², 15 hab. soit 3.8 hab/km²)  5/ Tromelin (1 km², 5 hab.) Ces îles sont placées sous l'autorité du Ministre chargé des départements et territoires d'outre-mer . L'administration des îles longtemps confié au Préfet de la Réunion (1960-2004), se voit transférer depuis le 3 janvier 2005 au préfet  administrateur supérieur des Terres Australes et Antarctiques Françaises.

    Outre leur valeur scientifique, ces petites îles ont des intérêts assez conséquents, comme notamment en matière économique. Autour de chaque île, la France possède une zone économique exclusive, non négligeable en matière de pêche, bien qu'il semble difficile d'organiser une surveillance de la zone.

    Je voulais simplement vous faire partager ce qui pour moi a été une découverte.... Je vous renvoie à différents liens intéressants qui vous permettrons de trouver de nombreuses informations en la matière.

    Pour des informations sur les Iles Clipperton, je vous renvoie au site de Jean-Louis ETIENNE qui a organisé une expédition sur l'île. On y trouve notamment son Histoire, ses caractéristiques, la carte de l'île et de nombreuses photos.... http://www.jeanlouisetienne.fr/clipperton/encyclopedie.cfm

    On trouve de nombreuses informations sur l'ensemble des territoires français sur ces sites:

    http://www.taaf.fr/

    http://a.ttfr.free.fr/index.php


     

     

    (Tromelin)

     

    (Bassas da India)

     

    (les îles Glorieuses)

     

    (Juan de Nova)

    (Europa)