De la mafia au crime organisé....

En quelques jours, Marseille est devenue le théatre de règlements de comptes sanglants, dont les victimes étaient des criminels notoires. La police parle de règlement de compte entre bandes rivales, de prise de territoire ou de réplique armée à des attaques précédentes.
Marseille connait une réputation de ville habitant la dernière mafia en France... N'oublions pas cependant que la mafia existe tant à Paris, à Lyon ou encore à Nice... Cependant, les derniers évènements de ces jours ont fait resurgir cette réputation qui poursuit cette ville méditerranéenne.
Selon le Que sais-je? consacré au crime organisé, une mafia est "une société secrète permanente, cloisonnée, hiérarchisée, dotée de règles dont on dévie au péril de sa vie". Les activités criminelles sont nombreuses: racket, enlèvements, trafic d'armes, trafic d'êtres humains, contrebande de cigarettes ou autres produits, trafic de véhicules volés, contrôle de jeux de hasard légaux ou organisation de jeux illégaux, vols à main armés, trafic d'objets d'art, escroquerie.....
Certaines caractéristiques de la mafia s'étaient fait ressentir lors de la crise des banlieues: Marseille était une des rares villes où le calme avait été de rigueur. Une caractéristique des organisations mafieuses est l'ordre et l'obéissance à sa hiérarchie.
Notons enfin que le Code Pénal ne retient pas la notion de "mafia" qui n'est qu'un terme générique; mais fait référence à ces organisations en tant que groupement criminel. L'article 132-71 du Code Pénal pose la définition de la bande organisée qui est une circonstance entraînant l'aggravation des peines: "Constitue une bande organisée au sens de la loi tout groupement formé ou toute entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d'une ou de plusieurs infractions". L'article 450-1 du Code Pénal définit la participation à une association de malfaiteurs: "Constitue une association de malfaiteurs tout groupement formé ou entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d'un ou plusieurs crimes ou d'un ou plusieurs délits punis d'au moins cinq ans d'emprisonnement. Lorsque les infractions préparées sont des crimes ou des délits punis de dix ans d'emprisonnement, la participation à une association de malfaiteurs est punie de dix ans d'emprisonnement et de 150000 euros d'amende. Lorsque les infractions préparées sont des délits punis d'au moins cinq ans d'emprisonnement, la participation à une association de malfaiteurs est punie de cinq ans d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende".
La Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée (dite "Convention de Palerme") de décembre 2000 définit le crime organisé comme le groupement de plus de trois personnes organisées pour un laps de temps qui dépasse une seule opération et dans laquelle les taches et les bénéfices sont partagés entre les membres. (http://untreaty.un.org/English/notpubl/18-12F.htm). Ce traité a été ratifié par la France: Loi autorisant la ratification de la convention des Nations-unies contre la criminalité transnationale organisée (n° 2002-1040 du 6 août 2002), parue au JO n° 183 du 7 août 2002 (http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MAEX0100113L).
VOIR:
à la télévision: Emission "C dans l'air", sur le thème "Marseille les Gangs de Banlieue", diffusée sur France 5, avec de nombreux invités dont notamment Xavier RAUFER (Criminologue), Charles PELLIGRINI (Ancien Chef de l'Office Central pour la répression du banditisme) et plusieurs journalistes ayant écrits des ouvrages sur la mafia dont Jérôme PIERRAT auteur de "La mafia des cités". Cette émission était très intéressante et très bien dirigée! Si vous avez la possibilité de voir une rediffusion....
dans votre bibliothèque: RAUFER Xavier et QUERE Stéphane, "Le crime organisé", Que sais-je?, PUF
sur Internet: http://www.drmcc.org/docs/ne27.pdf
http://www.xavier-raufer.com/actualite_2.php
http://droitetcriminologie.over-blog.com/article-2254507-6.html#anchorComment
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-759146@51-758232,0.html