Mise en accusation du Juge Burgaud
J'espère que vous me pardonnerez le jeu de mot...
Aujourd'hui, vous avez peut-être suivi les débats devant la Commission d'enquête sur l'affaire d'Outreau où les victimes de l'erreur judiciaire se sont exprimées, débats retransmis en direct sur la chaîne parlementaire LCP. Actuellement, les débats sont de nouveau retransmis.
Chacun raconte son récit.... interrogatoire devant le juge, fouille des jardins, détention provisoire, décès de la mère d'un des accusés, des incompréhensions comme le refus du placement chez un parent mais le placement dans de la famille où plusieurs enfants habitent la maison, tentatives de suicide, dépression, perte de sa famille ou de son emploi....
Tous accusent l'instruction faite à charge par le juge d'instruction Fabrice Burgaud, qui aurait créé le dossier. Les propos sont parfois violent, rendu responsable de la mort de la mère d'un des accusés. L'institution judiciaire apparait moins mise en cause que le juge lui-même. Un témoignage évoque que le juge reste un homme faillible, ajoutant que le juge Burgaud n'a pas failli mais créé le dossier...
La suite des débats se poursuivra tout d'abord avec les avocats des accusés d'Outreau dès ce jeudi, puis avec le témoignage du juge devant la Commission d'enquête début février. Celui-ci s'est dejà exprimé dans le journal L'Express (http://www.lexpress.fr/info/societe/dossier/pedophilie/dossier.asp?ida=436637), où il explique qu'il a fait son travail. Il indique notamment que d'autres juges sont intervenus dans le dossier: "Des collègues font état d'une soixantaine de magistrats. Ce que je sais, en revanche, c'est que, pendant la période où j'ai instruit, je n'étais pas seul à étudier le dossier. Les membres du parquet, les juges des libertés et de la détention et les magistrats de la chambre de l'instruction de la cour d'appel ont eu, à de nombreuses reprises, à connaître de ce dossier". Concernant des excuses à présenter, il répond: "Aujourd'hui, je trouve que ce serait la solution de facilité pour moi de présenter des excuses, comme si cela pouvait permettre d'occulter une discussion sur d'éventuelles responsabilités. Ce sera au Conseil supérieur de la magistrature de dire si des fautes ont été commises, quelles sont ces fautes et à qui elles sont imputables". Ce refus de s'excuser est d'ailleurs ressenti comme un affront, voire la dernière humiliation possible.
A suivre...