Un mécanisme avait été mis en place suite à l'enlèvement et au meurtre de la petite Amber, enlevée dans l'Ontario (Texas) aux Etats-Unis.
Pour éviter qu'une telle situation se renouvelle, la population de la ville d'Arlington a décidé de créer un système qui consiste à faire appel au public pour obtenir des renseignements sur un enlèvement d'enfant. Sont alors utilisés des panneaux publicitaires, des affichages sur les routes, des interruptions de programmes radio et télévisés pour donner des informations pour retrouver l'enfant enlevé.
Ce 28 février 2006, le Garde des Sceaux Pascal CLEMENT a signé une convention organisant un système d'alerte de la population en cas d'enlèvement d'un enfant mineur. La Convention a été signée avec les représentants de trois ministères (Intérieur, Défense, Transports et Equipement), les représentants du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, des principaux médias français (télévision, radio, presse), des sociétés de transports (SNCF, RATP et les autoroutes) ainsi que les associations de victimes.
Le Garde des Sceaux a rappelé que ce système s'inspirait directement du système mis en place en 1996 aux Etats-Unis (Alert Amber) et du système développé au Québec en 2003. Notons que seul l'Angleterre connait d'un système qui se rapproche de cette technique mais seulement organisé au niveau des régions. En revanche, la France sera le premier pays européen a utilisé ce procédé à l'échelle nationale.
La décision de cette instauration s'établit aussi sur certaines données chiffrées qui prouvent l'importance des premières 24 heures.... Selon une étude américaine établie en 1993, sur 621 enlèvements ayant entrainés le meurtre de l'enfant: 44% ont été tués dans la 1ère heure; 74% dans les 3 heures et 91% dans les 24 heures.
Dès aujourd'hui, vous avez peut-être pu voir la publicité diffusée sur les chaînes de télévision qui prépare l'utilisation de ce mécanisme. On vous indique que des précisions seront données sur la victime, le portrait robot du suspect diffusé et bien sûr la mise en place d'un numéro vert. Cependant, ce mécanisme ne sera pas déclenché dans n'importe cas. Il faudra que le Procureur voit la réunion de 4 critères avant de pouvoir déclencher ce système:
- il doit s'agir d'un enlèvement avéré, et non d'une simple disparition, même inquiétante ;
- la vie ou l'intégrité physique de la victime doit être en danger ;
- le procureur de la République est en possession d'éléments d'informations dont la diffusion peut permettre de localiser l'enfant ou son ravisseur ;
- la victime doit être mineure.
Dès le déclenchement de l'alerte, des messages d'alerte seront diffusés via les chaînes de télévision, les stations de radio, les agences de presse, les panneaux à messages variables sur les autoroutes, par messages sonores dans les gares et les stations de métro, ainsi que sur les sites internet d'associations de victimes; et ce pendant 3 heures.
Le but peut tenir dans deux sortes d'évènements: d'une part, on veut utiliser le public pour obtenir des informations grâce au numéro vert mis en place; d'autre part, il est possible que se sentant menacé le kidnappeur préfère relâcher sa victime (comme ce fut le cas dans plusieurs affaires).
On considère que le recours à ce procédé pourrait être fait dans 2 ou 3 cas par an. Cela ne fait pas beaucoup d'affaires en soit. Bien sûr, seule la pratique nous le dira. D'un autre côté, moins de recours à ce système laisse espérer qu'il y a moins d'enlèvement....