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Le Conseil de l'Europe s'attaque à la fessée à l'encontre des enfants

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Aujourd'hui 15 juin 2008, sera lancé à Zagreb (Croatie) le programme ''Construire une Europe pour et avec les enfants''. Ce programme doit permettre de sensibiliser les populations contre le châtiment corporel des enfants. Cette initiative vise à interdire tous les châtiments corporels à l'encontre des enfants (y compris gifles, fessées, etc.) et la promotion de la parentalité positive.

L'opération doit permettre une sensibilisation à travers la diffusion d'un spot télévisuel.


http://www.dailymotion.com/video/x5s6ib_handscapefrench_lifestyle

De plus, un manuel expliquant une éducation sans violence est disponible pour les parents.
http://www.coe.int/t/transversalprojects/children/pdf/QuestionAnswer_fr.pdf

Notons que 18 Etats membres du Conseil de l'Europe ont interdit les châtiments corporels à l'égard des enfants. La Suède dès 1979, ainsi que les Pays-Bas, la Grèce, l'Espagne, le Portugal, l'Autriche, la Bulgarie, la Croatie, Chypre, le Danemark, la Norvège, la Roumanie et l'Ukraine.

Ce n'est cependant pas le cas de la France où la question semble soulevée une contreverse. Dans le camps des partisans de l'interdiction, l'association "Ni claques ni fessées" appuie l'initiative européenne. A contrario, "l'Union des Familles en Europe" prône le recours à ce droit.
Face à cette question, le Code Pénal ne résoud pas véritablement la question. On jongle d'un texte juridique à un autre.
Si la correction apparaît très faible, on se trouve dans le cadre du droit de correction accordé aux parents et aux éducateurs permis par la coutume selon l'article 122-4 du Code Pénal ayant trait à l'ordre de la loi - un des 4 faits justificatifs de notre droit pénal - (T. Pol. Bordeaux 18 mars 1981 : D. 1982. 182 /// Angers 17 juin 1997 : Dr. pénal 1998. 34).
A contrario, lorsque la gifle ou l'acte dépasse le simple droit de correction , l'auteur (parents ou instituteurs) se rend coupable de violences volontaires punies en fonction du résultat par les articles 222-7 et s. du Code Pénal ou R625-1 CP pour les violences légères (Crim. 21 fév. 1990 RSC 1990. 785 /// Crim. 31 janv. 1995 : Bull. Crim. n° 38).

On peut raisonnablement se poser la question de l'attitude à avoir face à cette question. Il me semble que la citation qui suit donne largement à réfléchir, tout comme la lecture des jurisprudences concernant les violences légères sous l'article R 625-1 du Code Pénal ...

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"Quand on frappe les adultes, c'est une agression.
Quand on frappe les animaux, c'est de la cruauté.
Quand on frappe les enfants, c'est pour leur bien".

Présentation faite sur le site du Conseil de l'Europe 
http://www.coe.int
 

Rien ne peut justifier la violence à l'égard des enfants

Dans la plupart des pays d'Europe, les sociétés tolèrent, voire approuvent actuellement l'usage récurrent de la violence à l'encontre des enfants, notamment à la maison.

Aucune religion, situation économique ou méthode ''d'éducation'' ne saurait justifier de frapper un enfant, de le gifler, de lui donner la fessée, de le maltraiter, de l'humilier ou de recourir à toute autre pratique qui porte atteinte à sa dignité. Les normes internationalement admises en matière de droits de l'homme reconnaissent à tout enfant la jouissance d'un droit à la protection contre toute forme de violence, y compris les châtiments corporels, quel que soit le cadre dans lequel ils sont infligés : à la maison, à l'école, au sein du système pénitentiaire et dans les établissements où les enfants sont pris en charge ; en somme, partout où ils se trouvent.

Un tiers des Etats membres du Conseil de l'Europe interdisent le châtiment corporel, tandis que les autres se sont engagés à réformer leur législation en ce sens. En dépit de cette évolution positive, le châtiment corporel demeure autorisé dans la plupart des pays. La légalité de cette pratique est également contraire au droit des enfants à bénéficier de manière égale de la protection que lui accorde la loi.

La suppression des châtiments corporels impose une modification de la législation et l'adoption de nouvelles politiques, en vue d'assurer la mise en œuvre de cette interdiction et d'adresser un certain nombre de recommandations à ceux que leur activité professionnelle met en rapport avec les enfants et les familles. Elle exige également de sensibiliser l'opinion publique, en l'informant des droits de l'homme dont jouissent les enfants.

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Commentaires

  • "Quand on frappe les adultes, c'est une agression.
    Quand on frappe les animaux, c'est de la cruauté.
    Quand on frappe les enfants, c'est pour leur bien".

    Je pense qu'on ne peut pas être plus juste.

    Je ne suis pas si vieux que cela mais je suis encore d'une génération où la fessée voire la claque était courante en école maternelle et primaire. D'ailleurs les rares souvenirs de maternelle que j'ai, ce sont les fessées de mes camarades pour les "humilier" devant la classe. Alors si une "petite claque" n'a jamais tué personne, des "grosses" en tuent 2 par semaine. Et surtout, ça marque les esprits.

  • Heureusement que ça marque les esprits, car c'est justement pour ça qu'on en donne, non ? Si ça ne marquait pas, alors effectivement il faudrait proscrire cette pratique au plus vite puisque ce serait uniquement de la méchanceté gratuite.

    Un enfant ne comprend pas toujours les explications qu'un adulte lui donne. Une bonne paire de claques (célébrée par Vian ou Tété), au moins, ça fait clairement comprendre le message.

    Aujourd'hui, les parents ont peur d'avoir de l'autorité. Scène banale, tirée du quotidien : un père, une mère et leur fils font la queue au supermarché. Le père approche la tête du marmot, qui lui décroche un crochet. Horrifié, je m'attendais à voir des tripes d'enfant voler aux quatre vents. Ce ne fut pas le cas, les deux parents se regardèrent, éclatèrent de rire, et sermonnèrent le bambin avec autant de douceur dans la voix que s'ils l'avaient félicité pour avoir réussi ses partiels de deuxième année de droit (seigneur, priez pour nous). Il ne faut pas s'étonner de la recrudescence d'enfants rois !

    Rendre la punition corporelle moins systématique, la réserver pour les fois où tout le reste a échoué, avec joie. L'interdire, en revanche, c'est sombrer dans un laxisme fétide basé sur une déformation des droits de l'homme.

    Frapper un animal, ce n'est pas de la cruauté : on frappe aussi les animaux pour les dresser, leur apprendre ce qu'ils doivent faire et ce qui leur est interdit, car ils ne comprennent pas les mots (ciel, je compare un enfant à un animal... Bon, ce n'est pas moi qui ait commencé, donc ça va).
    Frapper un adulte, s'il est en crise d'hystérie, ce n'est pas une agression (légalement peut être, mais c'est en tout cas le seul moyen de faire "redescendre sur terre").
    Alors pourquoi interdire absolument de lever la main sur un enfant si celui-ci dépasse les bornes ? Ce n'est pas lui rendre service que de tout autoriser. Certes, il aura mal sur le moment, certes, il se sentira peut être humilié, mais au moins il saura que son comportement était inconvenable.

    Je ne parle évidemment pas de le rouer de coup pour le laisser à l'agonie dans le caniveau, juste de le remettre en place et lui faire comprendre que, décidément, NON, il n'a pas toujours raison.

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