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Droit et Barbarie - Journée d'étude des doctorants de Brest

Les doctorants proposaient ce vendredi 7 avril 2017 une journée d'étude sur le thème "Droit et Barbarie" avec un riche programme :

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9h00 : Ouverture de la journée d’étude par François-Xavier ROUX-DEMARE
Doyen de la Faculté de Droit, Economie, Gestion et AES, Maître de conférences en droit privé et sciences criminelles, Directeur du Master 2 Droit des personnes vulnérables, Lab-LEX, UBO.

Première étape :

EVISCERER LA NOTION : UN CONCEPT POLYMORPHE
Modérateur : Raymond LEOST, Maître de conférences en droit public, Lab-LEX, UBO   

9h30 : La barbarie vue par la Science-Fiction.
Par Fabrice DEFFERRARD, Maître de conférences HDR, Directeur de l’IEJ, Université de Reims Champagne-Ardenne.

9h50 : L’utilité des actes de barbarie dans le Code pénal.
Par Arthur PELLEN, Doctorant en droit privé, Lab-LEX, UBO.

10h05 : Peut-on contractualiser la barbarie ?
Par Nathalie DE BREMAKAER, Doctorante contractuelle en droit privé, Lab-LEX, UBO.

10h20 : Discussion

10h35 : Pause

Deuxième étape :

BIEN CHOISIR SON BOURREAU : UNE BARBARIE ETATIQUE ?
Modératrice : Laurence GUYON, Maître de conférences en droit privé et sciences criminelles, Lab-LEX, Université de Bretagne Sud.

10h50 : Barbarie et Handicap
Par Bernard KERDRAON, Doctorant en droit public, Lab-LEX, UBO.

11h05 : Les mineurs migrants isolés victimes de torture, peines ou traitements inhumains ou dégradants : une protection juridique en demi-teinte.
Par Cassandre GENONCEAU, Doctorante contractuelle en droit privé, AMURE, UBO.

11h20 : Les barbaries carcérales : une prise de conscience effective et efficiente de la CEDH ?
Par Carine GOBERVILLE, ATER en droit public, Lab-LEX, UBO.

11h35 : Discussion.

12h00 : Déjeuner.

Troisième étape :

SOIGNER SA VICTIME : L’HOMME ET LA BARBARIE.
Modératrice : Cécile DE CET BERTIN, maître de conférences en droit privé, AMURE, UBO

13h30 : La barbarie et internet, approche juridique autour de la cybercriminalité.
Par Maxime PERON, Doctorant en droit privé, Lab-LEX, UBO et Université de Sao Paulo.

13h45 : L’enfant anomal ignoré par le droit des successions.
Par Armelle COFFIN, Doctorante contractuelle en droit privé, Lab-LEX, UBO.

14h00 : La protection des animaux face à la barbarie.
Par Jean-Emmanuel BESSET, Doctorant en droit privé, Lab-LEX, UBO.

14h15 : Discussion.

14h30 : Pause

14h45 : Conclusion du président.

15h00 : Rapport de synthèse
Par Me Istovant NKOGHE, Docteur en droit public, avocat au Barreau de Nantes

15h15 : Clôture de la journée.

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Je vous propose mes quelques mots d'accueil faisant le lien entre le doctorat et la barbarie...

 

Mesdames, Messieurs, chers collègues, chers intervenants, chers étudiants,

Bonjour,

J’ai le plaisir d’ouvrir cette belle journée sur un thème qu’un pénaliste ne peut qu’apprécier, chacun ayant connaissance du sadisme reconnu consciemment ou inconsciemment aux enseignants de cette branche du droit qu’est la matière pénale : le sujet de la barbarie.

La Faculté de droit, économie, gestion et AES est très fière de pouvoir soutenir ses doctorants dans leur formation et dans leur travail de recherche. Cette journée permet de se familiariser avec cet exercice difficile : livrer le fruit de ses recherches et de ses réflexions en quelques minutes (15 minutes comme le prévoit le riche programme) avec la nécessité de faire comprendre ses idées dans un court laps de temps tout en captivant son auditoire. Je ne doute aucunement de la réussite de nos doctorants dans cet exercice, la principale difficulté étant de lutter contre le temps qui passe, pour ne pas tomber sous la dangereuse torture des présidents de table.

Toutefois, si cette journée représente un exercice particulier, vecteur de stress, ce n’est rien par rapport à la barbarie que représente le travail de thèse pour l’obtention de son doctorat. Permettez-moi de faire ce lien à l’appui de la définition de la notion de Barbarie proposée par le Dictionnaire de l’Académie française, indiquant 4 points de définition.

Selon cette définition,

« 1. État précédant la civilisation dans l'évolution de l'humanité ; (…) Rester dans la barbarie. Tirer un peuple de la barbarie. Retomber dans la barbarie. Des siècles de barbarie. »

Le doctorat se présente comme un passage d’un état à un autre. Toujours étudiant mais également chargé d’enseignements. Le doctorant subit donc les tourments de ce statut, et doit affronter cette situation schizophrénique que l’on doit lui reconnaître.

La définition poursuit par : «  2. Caractère rude et non policé. La barbarie d'un peuple. La barbarie de leurs mœurs. »

Le doctorant doit faire face à ses propres réflexions, à ses propres interrogations. Il réfléchit sur un sujet, il travaille sur un sujet, il s’abreuve de lectures, il se torture avec ses idées… sur un sujet qu’il a lui-même créé. On voit apparaître ce caractère rude, presque masochiste, de cette barbarie intellectuelle.

Troisième point de définition : «  3. Caractère grossier heurtant les usages, les règles esthétiques en vigueur. Barbarie de langage, de style. »

Le doctorant peut s’emporter dans ses réflexions. Epris d’une idée, il n’est pas rare de le voir courir à la bibliothèque, de travailler jusqu’à des heures indécentes, le jour, la nuit, le week-end… contre les usages et les règles en vigueur !

Au-delà de cette barbarie que le doctorant s’impose, il doit également s’acclimater avec la barbarie qu’on lui impose : cette barbarie imposée par les étudiants. Effectivement, les immortels de l’Académie parlent de « barbarie de langage et de style », ils doivent certainement avoir eux-aussi connu les nombreuses et douces perles orthographiques et syntaxiques des copies des étudiants.

Enfin, la définition de l’Académie française retient une dernière appréhension : «  4. Cruauté, férocité. Une barbarie aveugle, sanguinaire. Pousser la répression jusqu'à la barbarie. Un acte de barbarie. Par méton. Acte d'une cruauté inhumaine. Tant de barbaries ont fait de lui la terreur de son peuple. »

Le doctorant doit s’approprier un sujet et devenir le spécialiste de ce sujet. Parfois maltraité par la solitude, parfois inquiété par les doutes… Le doctorat est effectivement cruel et féroce.

 

Certains ont déjà vécu cette barbarie, d’autres la connaissent, d’autres la connaitront. Le doctorat a donc un côté barbare, il n’est pas possible d’en douter… mais les doctorants et plus largement les chercheurs sont également sous l’emprise du plaisir de la recherche, dont la description est difficile à révéler. Cette barbarie doctorale s’accompagne donc d’une obscure envie, douceur pour certains, masochiste pour d’autres, mais avec un plaisir évident.

Je vous souhaite donc une belle journée, avec le plaisir de la réflexion !

 

 

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