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thèse

  • Prix de la recherche de l'Ecole nationale de la magistrature

    J'ai l'immense honneur d'être le lauréat du Prix de la recherche de l'Ecole nationale de la magistrature 2013 pour ma thèse de doctorat intitulée « De l'entraide pénale à l'Europe pénale », soutenue le 24 septembre 2012.


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    Remise du Prix de la recherche de l'Ecole nationale de la magistrature, au salon d'honneur de l'Ecole nationale de la magistrature, à Bordeaux, le 3 décembre 2013.
  • Préparer sa soutenance de thèse

    Je ne prétends pas avoir des conseils miracles et originaux pour réussir sa soutenance de thèse. De même, je ne sous-entends pas avoir un recul, par l’expérience, pour pouvoir présenter les étapes évidentes à la préparation d’une bonne soutenance. Toutefois, j’ai été confronté à la recherche de renseignements pour préparer ma soutenance et ces conseils peuvent être difficiles à trouver. On trouve quelques indications dans les ouvrages relatifs à la rédaction de sa thèse, certains d’eux proposant quelques indications en conclusion. Il est également possible de se tourner vers ses collègues docteurs ou enseignants-chercheurs, ayant eu à connaître de cette étape dans leur carrière universitaire.

    Comme on peut facilement l’imaginer, la soutenance revêt une importance non négligeable. Elle vient terminer la procédure engagée lors de son inscription en doctorat. Certes, la plus grande partie du travail a été réalisée par la rédaction de la thèse, page à page, mot à mot. Toutefois, la soutenance peut avoir une influence sur les thèses faisant l’objet d’un certain nombre de critiques de qualité ainsi que pour la détermination de la mention et des félicitations.

    Une soutenance se prépare…

    Avant le jour de la soutenance : il semble crucial de relire ses travaux ou au moins les principales parties de sa thèse. En outre, le temps entre l’envoi des thèses reprographiées aux rapporteurs et aux membres du jury et la soutenance est suffisant pour effectuer cette nouvelle reprise de son travail.

    Lors de cette lecture, il semble important et utile de prendre des notes. Le but est de se remémorer son travail avec le plus de précision possible tout en ayant un regard « extérieur » critique sur son travail. Cette lecture permettra de déceler les éventuelles questions ou reproches à venir le jour de la soutenance. Il faut ainsi réfléchir aux réponses possibles à ces critiques. Il ne faut pas hésiter à annoter son exemplaire.

    Cette préparation s’effectuera à l’aide, également, des pré-rapports qui auront bien souvent soulevé des interrogations ou des critiques. Il faut noter que ces pré-rapports peuvent arriver moins d’une quinzaine de jours avant la soutenance. Il semble plus judicieux de relire ses travaux en amont. Puis, à la réception des pré-rapports, de poursuivre cette préparation de la soutenance au regard des indications apportées par les rapporteurs.

    Cette relecture permet également de corriger les éventuelles coquilles ou fautes restantes. D’ailleurs, ce travail ne sera pas inutile dans la projection d’une préparation des dossiers pour le Conseil national des Universités (CNU) comme pour la participation à des prix de thèse.

    Il faut également préparer son intervention initiale du début de la soutenance qui dure dix à quinze minutes.

    Cette intervention se compose des remerciements à l’attention des membres du jury : expliquer ce choix, présenter les travaux en rapport avec son sujet et remercier la présence dans le jury.

    Puis, elle doit permettre, sans être un résumé de sa thèse, d’expliquer :

    -          les raisons du choix de ses recherches : pourquoi ? comment ? quand ?

    -          l’intérêt et l’originalité de son travail : qu’est-ce qui le différencie ? qu’en est l’apport ?

    -          justifier les critiques, les lacunes ou les défauts éventuels

    -          les difficultés ayant pu être rencontrées et les solutions adoptées, tant sur le sujet que sur la méthode de travail

    -          les différentes orientations du sujet et la justification du choix opéré

    -          la conclusion de ce travail

    -          les questions demeurant sans réponse

    -          les documents ayant pu être découverts après la reprographie de sa thèse, sorte d’actualisation doctrinale

    -          faire le point sur les éléments récents d’actualité en réalisant une éventuelle mise à jour de son travail

    Le jour de la soutenance : bien que cela soit facile à dire, il convient de ne pas être trop anxieux ni trop détendu. L’intervention initiale (son discours) doit être présentée, dans la mesure du possible, sans lecture de ses notes. Il faut ainsi s’aider de notes concises garder sous les yeux. Il convient de rester calme, clair, audible… mettre en œuvre toutes ses qualités d’orateur.

    La soutenance se définit comme une discussion avec les membres du jury. Il faut ainsi défendre ses idées avec compétence et profondeur tout en acceptant et reconnaissant les faiblesses de son travail. Il faut donc savoir jongler entre la mise en exergue des points forts de sa thèse et l’explication des idées éventuellement confuses ou incomprises.

    Il faut rester calme, respectueux, sans hausser la voix pour argumenter ses positions pour convaincre les membres du jury. Il faut ainsi construire une réponse claire aux questions posées, sans se borner à présenter un résumé de sa thèse. Notons qu’un membre du jury peut parfois intervenir en soulevant différents problèmes, les uns à la suite des autres, mais sans vous laisser le temps d’y répondre sur le moment. De même, les explications amenant à la question peuvent parfois être ou paraître longues. Dans ces deux cas (et d’autres), il semble judicieux de prendre quelques notes pour pouvoir répondre aux interrogations le moment venu. Ce conseil prend tout son sens avec l’éventuel stress et la fatigue qui se fera sentir au fil de la soutenance.

    Il ne faut pas être dans une opposition automatique avec les critiques formulées par les mêmes du jury, ni accepter toutes les critiques formulées sans réagir ou se justifier. Il faut trouver un juste équilibre dans l’attitude à avoir.

     

    Conseils pratiques… Il ne faut pas oublier qu’une soutenance dure entre 4 et 5 heures, notamment pour les jurys à 6 membres. C’est donc un épuisement physique et moral qui vous attend. Pensez donc à manger avant la soutenance, bien que je sois le premier à avouer que ce n’est pas forcément une envie. Votre famille sera là pour vous forcer, à juste titre. De même, prévoyez à boire pour le déroulement de la soutenance. Cependant, à l’image des sportifs, buvez peu avant la soutenance et doucement pendant la soutenance : détail peut être idiot, mais la soutenance ne s’arrêtera pas !

    Enfin, une collègue Maître de conférences est passée me voir quelques minutes avant ma soutenance et m’a simplement dit de prendre plaisir lors de cette soutenance, de présenter, de discuter et de défendre mon travail. Sur le coup, on trouve ces mots bien faciles, et pourtant. Pour moi, deux moments exceptionnels viennent clôturer ces longs travaux de recherche. D’une part, il ne fait pas de doute que l’on ressent un soulagement, une joie immense et une fierté lorsque l’on a pour la première fois ses travaux reprographiés en mains. D’autre part, la soutenance apparaît comme l’un des meilleurs moments des travaux de thèse, lorsque l’on a pu débattre de ses recherches et justifier son travail devant les éminents spécialistes de sa matière.

    Je profite d’ailleurs de ce post pour remercier à nouveau ma directrice, Mme Annie BEZIZ-AYACHE et les membres de mon jury, Messieurs les professeurs Pascal BEAUVAIS, Olivier DECIMA, Xavier PIN, Jean PRADEL et André VARINARD.

    Je souhaite une belle réussite à tous les futurs docteurs, qui devront avant l’obtention de ce titre, passés par cette ultime étape, en espérant que ces quelques conseils pourront vous être utiles.

     

    PS : les autres conseils venant d’autres expériences peuvent bien évidemment être partagés en commentaire…