Des Etats généraux à l’Assemblée Nationale constituante (Chronologie)
Le 3 mai 1789
Les Députés défilent devant le Roi, conformément à la tradition monarchique et au respect dû au Roi.
Le 4 mai 1789
Les Députés participent à la procession solennelle du Saint-Sacrement.
Le 5 mai 1789
Versailles accueillent la cérémonie d’ouverture des Etats généraux, non réunis depuis 1614. Le Roi rappelle que la convocation des Etats généraux à pour but de fournir une aide au Roi pour permettre un rétablissement des finances. Il souligne que leur rôle devra rester purement consultatif.
Le Tiers Etat a obtenu le doublement de ses membres, composé alors de 600 Députés ; soit autant que les deux autres ordres réunis. On peut noter que plus de la moitié des Députés du Tiers Etat sont des juristes, plus particulièrement des avocats. Le Tiers Etat est rapidement déçu… les réformes attendues ne sont mêmes pas évoquées et les ordres délibèrent séparément. Cette délibération séparée ne permet pas d’offrir un vote par tête, mais par ordre ; le Tiers Etat se sent alors trompé.
Le 6 mai 1789
Les Députés du Tiers Etat réclament la vérification en commun des pouvoirs. Cette vérification, à laquelle est attachée le Tiers Etat comme l’illustre sa référence à différentes reprises dans la proclamation en Assemblée Nationale, permet de nier toute structure en ordre. Les délibérations devaient alors être réalisées de façon commune. La Noblesse refuse cette proposition.
Le 10 ou 12 juin 1789
Sieyès propose de procéder avec les autres ordres à une vérification commune des pouvoirs de « tous les représentants de la Nation », idée reprise par les Députés du Tiers Etat. Pour donner du point à cette mesure, ils menacent de déclarer absent les personnes s’y opposant.
Le 13 juin 1789
Quelques curés rejoindront le Tiers Etat.
Le 17 juin 1789
Les Députés du Tiers Etat se proclament Assemblée Nationale. Ils déclarent représenter « les quatre-vingt-seize centièmes au moins de la nation ». Par cette déclaration, il affirme le principe de souveraineté nationale. Il affirme la possibilité de voter les impôts. Jugé comme un acte révolutionnaire, une séance royale est prévue pour le 23 juin 1789 par le Gouvernement.
Le 20 juin 1789
La salle d’apparat étant fermée, le Tiers Etat et les ecclésiastiques n’ayant rejoint, trouvent rassemblement dans la salle du Jeu de Paume. Ils prononcent le fameux « Serment du Jeu de Paume », c’est-à-dire le serment de ne pas se séparer « jusqu’à ce que la Constitution du royaume soit établie et affermie ».
Le 22 juin 1789
De peur d’être dispersé de force par les troupes, le Tiers Etat trouve place dans l’Eglise Saint-Louis. Un grand nombre de membres du clergé (150 membres) rejoint le Tiers Etat.
Le 23 juin 1789
Lors de la séance royale, Louis XVI évoque dans son discours que les délibérations du Tiers Etat sont « nulles, illégales et inconstitutionnelles ». Il demande aux ordres de rester séparés.
De son côté, le Tiers Etat affirme l’inviolabilité de la personne des Députés, ce qui rappelle l’immunité parlementaire actuelle.
Le 24 juin 1789
En dépit du discours du Roi, le Tiers Etat et une grande partie du Clergé siègent de façon commune. Mirabeau devient alors célèbre pour le refus d’obéir au Roi. Lors de la séance royale, Mirabeau intervient après le départ du Roi et indiquera : « vous devez demander des ordres pour employer la force ; car nous ne quitterons nos places que par la puissance des baïonnettes».
Le 25 juin 1789
47 Députés de la Noblesse approuvent un siège commun. Parmi ces députés, on retrouve le Duc d’Orléans. Le Roi se voit obligé de céder.
Le 27 juin 1789
Le Roi ordonne à la Noblesse et au Clergé de se joindre au Tiers Etat. Le Roi marque par ce geste sa défaite face au Tiers Etat. Le pouvoir royal est affaibli et ne peut s’opposer à cette Assemblée Nationale.
Le 9 juillet 1789
L’Assemblée Nationale se proclame Assemblée Constituante. Elle affirme son droit et sa volonté de doter la France d’une nouvelle Constitution.
Le 11 juillet 1789
Le Roi renvoie Necker, devenu trop populaire.
Le 12 juillet 1789
Cette décision de renvoi est très critiquée, notamment par le jeune avocat Camille Desmoulins. Le peuple est mis en garde d’une concentration de régiments tout autour de Paris sur ordre du Roi.
Le 13 juillet 1789
Un Comité de bourgeois prend place à l’Hôtel de Ville. Il constitue une milice de 48 000 hommes.
Le 14 juillet 1789
Le peuple s’empare de 30 000 fusils et de 12 canons à l’Hôtel des Invalides. Armés, les hommes prennent la direction de la Bastille à la recherche de munitions. Il s’ensuit une véritable fusillade, les défenseurs de la Bastille ayant tirés sur le peuple. La prise de la Bastille devient le symbole de la mort de la monarchie absolue. La Révolution n’est plus seulement intellectuelle, elle devient armée, violente et sanglante.
Le 16 juillet 1789
Le Roi rappelle Necker.
Le 17 juillet 1789
Le Roi se déplace à Paris. Il reçoit la cocarde tricolore du maire de Paris, du Député du Tiers Etat Bailly. La cocarde tricolore se compose du blanc, symbole du Roi ; du bleu et du rouge, symbole de la ville de Paris. Le Roi apparaît alors aux fenêtres de l’Hôtel de Ville, son chapeau orné de la cocarde tricolore. Le peuple le salue … « Vive le Roi ! Vive la Nation ! »…
Du 20 juillet 1789 à début août 1789 :
Les évènements qui se déroulent à Paris sont relatés dans les campagnes de province. La déformation de ces évènements provoque ce que l’on a appelé la « Grande Peur ». Le manque d’argent et de nourriture entraine des oppositions entre les paysans et les nobles. Ces derniers s’arment. Dans le même temps, des brigands qui n’étaient que des personnes sans travail, sont désignés comme étant à la solde des nobles… Des vagabonds seront aussi pris pour des brigands. De même, les tocsins (les cloches) sonnés pour demander aux villageois de venir au village pour apporter une aide quelconque, entendre un message ; se trouve interpréter comme l’annonce de l’arrivée de brigands… Les paysans ont donc peur de représailles de la part de la Noblesse par la destruction des moissons. En réponse à cette situation, les paysans attaquent les châteaux et détruisent les titres seigneuriaux. La France est plongée dans le chaos. Tous les hommes sont armés, ce qui entraîne beaucoup de morts tant des paysans que des nobles…
Le 27 juillet 1789
On propose la rédaction d’une déclaration des droits de l’homme qui devra être un préambule à la Constitution ; annonce qui vise à calmer le peuple.
Le 4 août 1789
Pour mettre fin à cette situation et à ces agitations, l’assemblée vote l’abolition des privilèges ; mettant fin au système féodal.
Le 26 août 1789
La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen est adoptée, sur l’inspiration des propositions de déclaration notamment de La Fayette et de Sieyès. Elle proclame les principes de liberté, d’égalité et de souveraineté de la nation.
Commentaires
pas mal l`article