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Face à la criminalité: propositions en chaîne...

On critique souvent que les thèmes de société ne suscitent pas assez le débat... et notamment en matière pénale! Or, à l'approche des élections présidentielles, on ne peut pas dire que le débat politique n'a pas été lancé. Les idées se multiplient, même si leur auteur apparait bien souvent le même. Sur la question, M. le Ministre de l'Intérieur Nicolas SARKOZY ne manque pas d'idées et de propositions:

- criminaliser les actes d'agression sur les policiers, gendarmes et pompiers (passer le quantum de la peine de 10 ans à  15 ans, entraînant sa "criminalisation" c'est-à-dire que l'incrimination devient un crime au lieu d'un délit, avec la conséquence majeure du renvoi devant une Cour d'Assises au lieu du Tribunal correctionnel);

- traiter les mineurs comme des majeurs en cas de récidive;

- création de peines planchers en cas de récidive
- ...
Cependant, ces propositions pourraient faire l'objet d'amendements au projet de loi sur la prévention de la délinquance, et être débattus assez rapidement.
Bien souvent ces propositions soulèvent de nombreuses difficultés. Par exemple, les peines planchers se trouvent difficilement conciliables avec le principe d'individualisation de la peine. D'ailleurs, la mise en place de peines planchers peut avoir un effet inverse. Au lieu de permettre une plus lourde condamnation, le magistrat peut être amené à se demander si le délinquant mérite la peine minimum, et dans le cas négatif, se prononcer par un non-lieu (voir aussi: http://droitetcriminologie.over-blog.com/article-4048306.html).

D'autres propositions, comme par exemple le fait de traiter les mineurs de 16 ans à 18 ans comme des majeurs en cas de récidive, risquent de se heurter au Conseil Constitutionnel, comme le souligne le Professeur Bernard Bouloc (http://www.lemonde.fr/web/panorama/0,11-0@2-823448,32-825711@51-823662@1-5132,0.html).

 Certes, le débat est nécessaire ....  Et ces différentes mesures doivent être étudiées et soumises à une réflexion profonde. Ce qui m'étonne, c'est le fossé entre les praticiens et le législateur:

- d'une part, les praticiens réclament des moyens humains et financiers... qui peinent à venir!

- d'autre part, les praticiens et en première ligne les magistrats invitent à ne pas réformer le droit pénal et la procédure pénale si souvent  (on pourrait dire réguilièrement). Or, les réformes s'enchainent et se sont accélérées ces dix dernières années!

- a contrario, les praticiens réclament des réformes au niveau européen pour permettre des échanges plus importants avec les autorités étrangères, développer une meilleure coopération judiciaire (la coopération policière connaissant moins de difficultés), ... à l'image de l'Appel de Genève. Malheureusement, les Etats dont la France traîne bien souvent les pieds!

Il apparaît nécessaire que ce débat soit général, invitant praticiens et universitaires à travailler sur la question. Les élections présidentielles ne doivent pas être un support à des réformes qui se révèleront inopportunes par la suite.

 

Commentaires

  • Cher François-Xavier,

    Je te remercie pour ton commentaire que tu as laissé sur mon blog.

    Amitiés

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